Zelensky, président ukrainien 

 Conférence de François Margolin
réalisateur (Salafistes), producteur et scénariste

Lundi 23 septembre à 19h30
au FARBAND


  Son score est historique, tout comme l’a été sa campagne. Avec 73,23 % des voix, Volodymyr Zelensky, comédien de 41 ans, est devenu le sixième président de l’Ukraine depuis l’indépendance, en 1991.

  Avant son élection, Volodymyr Zelensky était célèbre en Ukraine pour son interprétation dans la série télé Slouga Noroda, le serviteur du peuple, où il incarnait un petit prof d’histoire, soudainement bombardé Président de la République, qui s’attaquait (et se heurtait) à la corruption, au règne de l’argent, des pots-de-vin et du copinage. Surfant sur une vague de «dégagisme» inédite dans un pays en guerre, il est désormais au pouvoir, et soulève autant d’espoirs parmi ses électeurs que de craintes chez ses opposants.

  Volodymyr Zelensky est juif. Il l’affirme et le revendique.

C’est suffisamment important pour être noté dans ce pays qui a vu l’essentiel de sa population juive disparaître durant ce que l’on a appelé la “Shoah par balles”. Un massacre qui a précédé l’arrivée de l’armée nazie dans le pays et qui fut essentiellement exécuté par la population locale. L’humour de Zelensky est typiquement juif, proche de celui de Woody Allen, proche de celui du cinéma américain, proche aussi de cet humour de résistance qui permettait à la population de tenir dans l’ex-Union Soviétique. Zelensky, c’est la revanche du «petit juif» sur les antisémites.

  Quelques jours avant son élection. François Margolin, en compagnie de Bernard-Henri Levy, l'a rencontré à Kiev. Il y a vu un homme intelligent, très pro-européen, étranger à la figure de la marionnette pro-russe décrite pas certains, et faisant preuve d'un grand attachement à des principes personnels et politiques peu communs dans ce pays,

François Margolin nous présentera ce qu'il en a retenu et ce que l'on peut en attendre.

 

Biographie

Francois MargolinAncien élève de l’IDHEC (l’actuelle FEMIS), François MARGOLIN a commencé comme assistant puis monteur de Raymond Depardon.

Auteur, il a vu le premier court-métrage qu’il réalisait, « Elle et Lui », remporter le Prix Jean Vigo. Puis, il a co-écrit les scénarios des films de Hou Hsiao-Hsien, Arielle Dombasle ou Szymon Zaleski.

Réalisateur, il signe un premier long-métrage, « Mensonge », avec Nathalie Baye, Grand Prix des Festivals de Chicago et Tokyo, puis de nombreux documentaires, primés à travers le monde, en particulier « La Pitié Dangereuse » (co-auteur Rony Brauman), une histoire politique de l’Humanitaire, « Falashas », sur les Juifs noirs d’Ethiopie, « L’Opium des Talibans », prix du FIPA 2001, ou encore « Les Petits Soldats », sur les enfants-soldats du Libéria. « L’Antiquaire », avec Michel Bouquet, Robert Hirsch, François Berléand, Anna Sigalevitch,…, sorti en Mars 2015 et présenté dans de nombreux Festivals à travers le monde. Enfin, en 2016, « Salafistes », co-réalisé avec Lemine Ould Salem, documentaire qui a suscité la polémique en France après sa présentation au FIPA, mais qui connaît une très grande carrière internationale.

Producteur, il a travaillé avec des réalisateurs aussi prestigieux que Raoul Ruiz (« La Nuit d’en Face »), Hou Hsiao-Hsien (« Le Voyage du Ballon Rouge »), Olivier Assayas (« Boarding Gate »), Djinn Carrénard (« Donoma »), Raymond Depardon (« Empty Quarter, une femme en Afrique »), Hélène Lapiower (« Petite Conversation Familiale »), Danis Tanovic (« Mort à Sarajevo », Ours d’Argent au Festival de Berlin 2016), Claude Lanzmann, Catherine Breillat, Arielle Dombasle, Claire Denis, Costa Gavras, Bernard-Henri Levy, Pavel Lounguine ou Abbas Kiarostami.

Il enseigne par ailleurs le documentaire à l’Université de Paris1-Sorbonne en Master 2.

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