A LA UNE
Daniel MAYER, homme politique d'exception, oublié ?
Conférence
ATTENTION : CHANGEMENT DE DATE. Ce sera
Lundi 4 décembre 2023 à 15h
au FARBAND
Daniel Mayer (1909-1996) est un des hommes politiques socialistes les plus importants de l’après-guerre qui semble avoir été effacé de la mémoire politique de la France Il était juif et s'était engagé très tôt dans les luttes sociales et cela durant plus de cinquante ans. Il participa au Front populaire, puis à la Résistance au cours de laquelle il réorganisa et unifia le parti socialiste clandestin, occupa à la Libération les plus hautes fonctions ministérielles et enfin la présidence du Conseil constitutionnel, tout en les conciliant avec son profond attachement à l'État d'Israël.
Peu d'hommes politiques ont incarné aussi bien que lui l'esprit de la liberté d'égalité et de fraternité.
Une présentation qui promet d'être passionnante, par notre ami de toujours, Pierre TOPIOL.
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TSEDAKA : 2023, 31ème anniversaire !
La Tsédaka FSJU est la grande campagne de collecte unitaire menée par le Fonds Social Juif Unifié, association reconnue d’utilité publique et dont l’objectif est de soutenir financièrement les associations qui luttent contre la précarité sous toutes ses formes : handicap, chômage, exclusion, isolement des personnes âgées…
Le FARBAND en fait partie.
Soutenez cette action remarquable !
Pour en savoir plus → tsedaka.fsju.org
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Allumage de la 7ème bougie de Hanouka au Farband
Cette année encore, le Farband fête Hanouka
avec le Grand Rabbin Olivier Kaufmann
Mercredi 13 décembre à 20h30
au FARBAND
Le Grand Rabbin Olivier Kaufmann nous fera cette année l’honneur d’allumer la 7ème bougie et de réciter les prières d’usage de Hanouka.
Pour cette fête que nous connaissons déjà si bien, il trouvera, comme toujours, à nous raconter sur cette période des lumières, et à nous en apprendre encore ....
Le tout agrémenté des traditionnels LATKES et PONSHKES de Hanouka ...
Une soirée pour tous, heureux de se retrouver au Farband dans une ambiance familiale et conviviale.
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J'ai un accent, moi ? Souvenirs, souvenirs, .... (yiddishs, bien sûr)
J'avais un grand oncle juif polonais rescapé de la shoah, arrivé à Paris pour tenter de reprendre une vie suspendue pendant la terreur nazie. Il y avait rencontré ma tante, la sœur de mon père, séfarade marocaine, avec qui il s'était marié dès le début des années 60.
Lorsqu'il parlait français, il avait cet accent incomparable, fort, dur, rugueux, à couper au couteau, de sa langue natale, le polonais mâtiné de yiddish.
Plus de 40 ans de vie à Paris, avec une épouse qui n'échangeait avec lui qu'en français, n'ont pas suffi à lui faire perdre cet accent, même pas à l'atténuer significativement.
Je me souviens, plus de 20 ans après son départ, combien nous souriions affectueusement, ma tante, mes parents, et moi, en entendant ce parler si étonnant pour nous.
Aussi, lorsque je suis tombé sur ce petit écrit de notre chère Ida Apeloig, tous ces souvenirs merveilleux de l'accent yiddish que je découvrais il y a si longtemps, sont remontés du fin fond de ma mémoire et je ne peux pas résister à cette envie irrésistible de le partager avec tous, en ce lieu, le FARBAND, où le yiddish est la base de tout.
Régalez-vous !
De Ida APELOIG, mars 2023 :
À propos de l’accent yiddish de nos anciens, je me souviens combien il était savoureux, particulièrement de celui de mon père et de ma mère, qui me manque tellement.
Mon père, Schmile et ma mère Golda ne pouvaient pas prononcer le « i » ce qui fait qu’ils m’appelaient « Yéda ».
Parmi les expressions qu’ils modifiaient selon leur compréhension cela pouvait donner :
- Pour me conseiller de me protéger du froid, ma mère disait :
« Met un pill à col roulant ! » - Vous êtes sûrement nombreux à vous souvenir de ces expressions et déformations :
- Les sons « en » et « an » sont remplacés par « on » :
« qu’on les onfons mongent, les parons sont contons ! » - Les articles indéfinis « un » ou « une » n’existent pas. Ils sont remplacés par « a » :
« a table », « a chaise », « a fauteuil », - La lettre « u » est remplacée par « i » : pour dire : « une puce sur un mur qui mange du pain dur » ça devient :
« a pice sir a mir qui monge di pain dir » - Le son « cui » est remplacé par « kvi » :
« va chercher des kvillères dans le kvisine »
« les carottes sont kvites »
« le zoisou fait kvi-kvi » - Les sons ma, ta, sa peuvent être remplacés par mon, ton, son :
« j’ai perdi mon chaussure dans la ri »
« pron ton kvillère pour monger ton compote »
« ma fils » ou « mon fille »
- Les sons « en » et « an » sont remplacés par « on » :
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Coup de cœur : Paris, boulevard Voltaire suivi de Ponts
Si le boulevard Voltaire est parfois mentionné dans des ouvrages, qu'il est lieu dans lequel des intrigues romanesques se nouent, il est beaucoup plus rare qu'il fasse l'objet d'un livre à lui tout seul.
Tel est le cas dans ce livre de Michelle Audin, « Paris, boulevard Voltaire », l’auteure consacrant cependant 35 poèmes ou textes, aux différents ponts de Paris.
Michèle Audin nous parle du boulevard Voltaire à travers des hommes et des femmes qui y ont vécu, en des lieux qu'elle a choisis tout au long de ce Boulevard dont le nom, rappelle-t-elle, date d'octobre 1870 du temps où Paris était assiégé par les Prussiens.
Entre la place de la République (ainsi nommée en 1879) et la place de la Nation (qui 'renverse' le Trône en 1880), elle va se poser en 14 lieux et à des époques qui varient d'un lieu à l'autre : l'Angle de la rue l'Angoulême en août 1941, celui de la rue des Immeubles-industriels en 1872, le Bataclan en 2015 et 2002, le cinéma Le Saint Ambroise en 1882, le Gymnase Japy en 1941, le carrefour Charonne en ce triste 8 février 1962...
Ce qui l'intéresse ce sont les femmes et les hommes. En chacun de ces lieux, en quelques pages, elle évoque des gens précis qui ont vécu l'Histoire. Mais c'est elle qui est prétexte à rencontrer ces gens, simples comme vous et moi, et non pas eux qui n'existeraient que pour raconter l'Histoire.
Ainsi ferons-nous connaissance de Madeleine, 38 ans, 65 rue Sedaine, confectionneuse pour dames, qui va traverser la Commune.
Chacun des chapitres est une rencontre avec des personnes, les lieux et les grands événements ne venant qu'après. La qualité de l'écriture, le découpage, l’humanité qui se dégage, autant d'éléments qui rendent la lecture facile, parfois émouvante, intéressante toujours.
Michèle Audin, mathématicienne reconnue, a déjà publié cinq livres dans la même collection et elle est membre de l'Oulipo...
Vous connaissez l'Oulipo ? Allez voir sur Google et penchez-vous aussi sur la biographie de Michèle Audin. Impressionnant !
Paris, boulevard Voltaire suivi de Ponts, Michèle Audin, l'arbalète Gallimard, 2023, 147p (17 euros)